A l'origine, nous voulions partir faire une promenade. Marcher trois jours durant dans les environs de Muang Ngoi, découvrir les villages Hmong et Khamu qui trônent un peu plus loin entre rizières et montagnes. Nous avions envie de nous dépenser. Nous sentir actifs et non transportés sans efforts d'un point à un autre. Nous avions envie, c'était au début. Nous nous sentions reposés et forts, tout du moins bien assez pour supporter la chaleur étouffante qui immobilise pourtant toute forme de vie entre midi et 17h.
Nous sommes donc partis après avoir fait un tour sur le marché de Muang Ngoi et goutté avec plaisir à l'agitation qu'il crée au lever du jour pour laisser place à un calme déconcertant dès neuf heures du matin. Le fond de l'air était encore agréable à cette heure là et les paysages traversés plein de charme quoiqu'un peu secs. Nous nous sommes plus à imaginer leur beauté à la saison où les rizières offrent leur vert éclatant et les arbres leurs plus belles feuilles.
Bientôt, nous arriverons à Ban Na, village endormi où chiots et petits canards jouent ensemble, où grand mère moud le riz tel un métronome donnant la cadence, où l'ail sèche au soleil et où la lenteur devient un mode de vie à part entière.

La suite de l'histoire nous guidera à travers une nature aux couleurs chaudes, nous fera traverser une rivière au milieu d'une nuée de papillons attirés par ses berges humides, pour enfin nous mener à Huay Bo, village Khamu paisible où nous retrouverons les mêmes scènes de la vie quotidienne qu'à Ban Na.
Nous reprendrons la route après le déjeuné mais capitulerons après trois heures de marche, exténués par la chaleur et craintifs de ne pas réussir à relier Ban Phonh avant la tombée du jour.
C'est donc à Huay Bo que nous élirons domicile pour la nuit. J'en profiterai pour m'initier à la douche Lao en bord de rivière sous les jaillissements d'eau détournée dans de longues tiges de bambou creusé. Drapée de mon paréo, je me découvrirai un caractère quelque peu empoté lorsqu'il s'agir de se laver sans montrer le moindre centimètre de peau sous l'oeil curieux et souriant de quelques fillettes et garçons attendant leur tour. Je finirai tout de même par apprécier le moment en me délectant de cette fraicheur providentielle enfin retrouvée.

Nos trois jours de randonnée s'arrêteront finalement ici, anesthésiés aussi bien par le climat que par l'indescriptible torpeur planant dans l'air laotien...

C'est à Muang Ngoi que nous profiteront de notre dernière soirée dans la région en compagnie d'Ann, australienne quinqua pleine de douceur ainsi que de Jacques, un saltimbanque touchant et apaisant, pour nous régaler d'un curry de citrouille, met qui nous enchantera tellement qu'il nous est encore possible aujourd'hui d'en avoir l'eau à la bouche...
Il est des lieux que l'on quitte sans envie, c'est aussi fait de cela le voyage. Luang Prabang nous attendait, elle promettait d'être belle...on vous la réserve pour la prochaine fois.












1 pépitos:

  1. Bonjour vous,
    Bravo pour votre site belle interface’ des jolies photos et textes. les rubriques sont originales. Je vous souhaite une bonne continuation à vous... et n’oubliez pas de vivre, découvrir, partager... enjoy

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