Déjà novembre. Le froid ne s'est pas encore installé à Lyon, pourtant, je ne me laisse pas prendre au jeu. Je sais que les belles couleurs d'automne qui éclairent les paysages vont très vite poursuivre leur route dans les caniveaux pour bientôt laisser place au gris de l'hiver, aux arbres décharnés et aux nuages humides.
Pour contrer cette morne perspective, je vais revenir traîner par ici et prendre le temps de vous raconter la suite du voyage. Ce n'est pas la première fois depuis le retour que je promets d'être plus assidue. L'envie est là. Je vous assure. Peut être qu'inconsciemment, garder des choses à dire c'est aussi continuer à vivre ces moments passés, ne pas clore la parenthèse qui, quoi qu'il en soit, se rappelle à nous tous les jours, se glisse entre deux coups de fourchette, se reflète dans les gouttes d'eau laissées au fond de la baignoire après la douche, se révèle dans la tâche de thé dessinée par la tasse sur la table en bois ou danse sous nos pas sur le bitume malmené des trottoirs que l'on foule.

Dans la parenthèse, nous sommes maintenant dans le sud du Cambodge. Nous descendons du bus, il fait nuit et l'on respire enfin après avoir enchainé les transports depuis l'aube. S'en suit  alors la même routine que l'on observe maintenant depuis presque 9 mois: récupérer le sac à dos, enlever sa housse protectrice, le mettre sur le dos, refuser les tuktuk, regarder les alentours, commencer à marcher à la recherche d'un lieu où dormir, en visiter plusieurs et enfin se poser.
Parfois cela prend du temps, beaucoup de temps, de déambulations et de tractations. Mais à Kampot, notre recherche sera vite couronnée de succès avec un petit bungalow au fond d'un jardin et un hasard qui nous fera retrouver, avec le plus grand des plaisirs, Aurélien à notre arrivée à l'auberge.
Le lendemain, il nous conduira à travers la campagne pour découvrir la beauté des environs. Entre marais salants, lac secret et champs de poivriers (Kampot est la capitale du fameux poivre du même nom à la saveur fruitée qui fait le bonheur des plus grands gastronomes) nous nous laisserons guider dans cette journée aux notes douces et épicées.
Le Cambodge continue de nous séduire...c'est peut être aussi pour cela que je tarde à  le raconter, je n'ai tout simplement pas envie de le quitter.













4 pépitos:

  1. C'est une joie de lire cette note épicée, et de nous éloigner un peu, de respirer un air d'ailleurs. C'est un très joli texte.

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    1. oui, cela nous permet de nous évader un peu avec vous, de faire une parenthèse temporelle et reposante en comparaison de notre rythme endiablé. Continue de nous raconter tes belles histoires, en les distillant au compte goutte afin de mieux les savourer.

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  2. En fait la plus grosse tragédie quand tu part .... c'est revenir.
    Merci loulette pour les beaux textes , les belles images, les beaux souvenirs.

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  3. En vérité jamais le voyage ne se termine, une fois lancé comme roule une boule de pétanque, il laisse une trace sur la piste et, merveille, même lorsqu'il suspend sa course pour un temps, la trace continue de s'approfondir.

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